Le palais est sans doute l'endroit le plus facilement accessible de Marsia, ironiquement. On peut porter la faute sur le roi qui n'hésite pas à se laisser charmer par un individu, qu'il s'agisse d'un homme ou d'une femme. D'un tempérament festif, ce dernier laisse n'importe qui entrer en ces lieux pour y mener des longues nuits à boire et festoyer jusqu'à n'en plus tenir debout. Question architecture, le palais est richement décoré dans des teintes ocres et rougeâtres, un sol parfaitement nettoyé et des gigantesques ouvertures sur des balcons, offrant une vue unique sur le reste de la cité.

Côtoyer ce genre d'établissement n'est ni tabou, ni exceptionnel. C'est un acte anodin parmi tant d'autres, comme l'on pourrait se pavaner joyeusement dans les rues commerçantes. Ouvertes jours et nuits, ces petites baraques plutôt malfamées à l'ambiance à la fois exotique et étouffante sont adeptes de l'escroquerie. Veillez sur vos sous et vos papiers avant de vous lancer dans de telles... aventures.

Bruyantes, étroites, étouffantes, les rues se présentent comme un labyrinthe mouvant. Les voleurs y sont nombreux et ne s'attaquent pas uniquement aux commerçants, bien au contraire : les clients sont les plus attaqués, et d'autant plus s'ils sont touristes. Ici pas de prix fixes, on donne des estimations et on essaye de vaincre l'autre. La concurrence est rude et les personnes qui y travaillent ne sont pas les plus agréables. Le sol ensablé rend la chose encore plus difficile et plus désagréable sous le soleil agressif du royaume.

Peut-être là la preuve qu'Okleb est le royaume le moins bien organisé sur tous les plans, et surtout économiquement. Marsia présente à la fois richesse et grande pauvreté comme le témoignent les bidonvilles qui entourent la capitale. Ils se mêlent à la société, des petites baraques qui sont prêtes à s'effondrer d'une seconde à l'autre, faites de médiocres matériaux, longent des petits couloirs de sable. Ici sont regroupés ceux qui ont toujours rêvé de richesse et célébrité à Marsia mais qui ont fini par échouer, ou tout simplement renoncé. On entre pas si facilement dans les mémoires si l'on ne descend pas d'une grande famille, après tout.

Depuis les airs, Okleb ressemble à un grand bloc jaunâtre. L'on s'approche des terres en observant le sable couler comme une cascade dans le vide depuis le port. Les installations sont là pour accueillir les plus grands vaisseaux.

Les rues commerçantes mènent pratiquement tout jusqu'à la grande place où s'étend, occasionnellement, un gigantesque marché, faute de place dans les quartiers de la capitale. Toujours bondée et pas franchement propre, les artistes de rue y sont nombreux : charmeurs de serpent, jongleurs, magicien de pacotille, danseurs... Tous recherchent la gloire ou un peu de sous pour acheter leur pain. C'est un lieu qu'on aime fréquenter en tant que touriste mais en tant qu'habitant, l'on est vite lassé de l'ambiance festive à longueur de journée, à longueur de nuit.