La grande place est à la fois le cœur et le nombril de Teriel ; c'est sur ses pavés polis par le temps et les intempéries que sont annoncées la majorité des annonces officielles. Une stèle se dresse au milieu du parvis, indiquant le centre exact de la cité. Gravés dans la pierre, on peut y lire ces mots : à la grâce de Solorin, puisse la cité vivre éternellement. On raconte que se recueillir devant cette devise apporte chance et prospérité aux pécheurs - de fait, certains étrangers particulièrement pieux organisent des pèlerinages vers la capitale dans ce but unique.
Quelques flopées de petites échoppes ont élu domicile tout autour du musée ; on y présente une telle variété de marchandises qu'une légende affirme qu'avec un minimum de volonté, on peut y trouver n'importe quoi. Du cache-théière fantaisie jusqu'à la ventricule de dragon, en passant par le kit extrême d'épilation de sourcils - demandez ! quelqu'un sera forcément disposé à vous céder l'objet de vos désirs pour un prix plus ou moins raisonnable. De plus, une multitude d'auberges et des restaurants bordent ce marché à grande échelle, afin d'accueillir les voyageurs épuisés de s'y être trop perdus.
Toutes les institutions éducatives sont rassemblées en un seul gigantesque complexe, occupant près de la moitié du centre-ville ; on y trouve des écoles pour tous les âges, de l'enseignement classique jusqu'aux formations spécialisées, destinées aux plus vieux. Les bâtiments, d'un rouge caractéristique, sont reliés entre eux par d'innombrables petits chemins bordés d'arbres et de haies savamment cultivées pour avoir l'air sauvages - il n'est pas rare que les étudiants se perdent dans ce véritable labyrinthe naturel, malgré les multiples panneaux suspendus un peu partout. Des battues sont organisées tous les soirs afin de retrouver les éventuels élèves égarés.
De toutes les attractions touristiques de la cité, le musée de l'Ancien Monde est assurément la préférée des érudits ; c'est en effet au sein de ses innombrables salles d'exposition que sont entreposées les reliques de ce qu'était autrefois la civilisation sur terre, découvertes par des scientifiques et des explorateurs au fil des siècles dans les profondeurs de l'océan. On y trouve de tout : carcasses de voitures, instruments technologiques abîmés par les eaux, textiles désuets, mobiliers défraîchis... il s'agit d'une véritable reconstitution grandeur nature d'une société qui, aujourd'hui, n'intéresse plus réellement qui que ce soit.