[EVENT] COUSCOUS ROYAL

- L'Event prend fin le 6 mars
- Si un joueur ne répond pas après 12h, sauter son tour
- Pas plus de 250 mots par post

Ordre :
- Shahdee
- Bilal
- Asling
- Pinocchio
- Amaelys

NOUVELLE DECOUVERTE

Je m’étais vêtue de ma plus belle tunique faite de la soie la plus soyeuse. J’avais fait un effort, cette fois-ci, de porter mon titre de reine puisqu’il me serait collé au front pour le restant de la journée. Aujourd’hui, je prends les grands airs et je reste debout, la tête haute et le menton fier, sur cette baleine volante que j’avais demandé à préparer aux couleurs d’Okleb malgré deux de nos coéquipiers venant de terres différentes. Doucement, les nuages se dissipent pour nous laisser apercevoir un bordel d’îles flottantes.

« Mes bichons, nous arrivons à bon port. » Je me retourne l’équipe. « Bilal, tu sors tes épées et tes machins et tu nous sert de bouclier, d’accord ? Tu es Bilal après tout, tu pourrais mettre un dragon à terre les mains nues, pas vrai ? Haha… » Mon rire s’estompe alors que j’ai comme une impression de déjà vu dans mes paroles. Ah, j’avais volé son garde et son esclave à mon époux dépravé, peut-être que s’en est la raison. « J’ai dans ma besace le nécessaire pour prendre en note les spécialités de cette île et en esquisser les facettes. Nous ferons des pauses de temps en temps pour en dresser le portrait. » Oh, Shahdee, tant de beaux mots ! J’étires un sourire fier, mais intérieurement, j’ai un peu peur.

La baleine fait donc son atterrissage en douceur sur cette terre encore jamais explorée. L’air y est différant. Plus pur, plus frais. Trop frais. Oh doux Solorin qu’il y fait froid.

It's Adventure Time!
Event N.1

Non, sincèrement, t'avais pas à te sentir coupable. T'as laissé ton roi au palais? C'est pas grave. Ton meilleur ami est livré à lui même? C'est pas grave. Si, si pour toi, c'était vraiment grave! D'ailleurs, t'étais persuadé que ton mal de transport était une punition divine. Fichue baleine de... En tout cas, on peut dire que t'avais pas l'air malin. Le géant d'Okleb aussi vert que des feuilles de menthe occupé à rendre à travers les nuages. Tant de crédibilité. Tu ne savais pas trop si ce mal de l'air atroce était dû à ça ou plutôt au stress du voyage. Aventure, nouvelle île, tout ça... Non! T'avais le mal de l'air. Point barre. Genre, toi, t'avais peur d'un petit voyage? Trop drôle...T'en riais dans ta manche rien qu'à cette pensé.

Par contre, t'étais sûr d'une chose; C'était la faute de la reine si t'étais perché à plus de 300 pieds du sol, malade comme un chameau et loin de Saad. Nom de Solorin. En parlant de la tigresse, elle était en train de chanter tes louanges alors que tu frottais le reste de couscous digéré au coin de ta bouche. - Ouais, ouais... Bouclier, dragon... J'm'en charge.- Tu l'avais un peu en travers de la gorge. Tout le monde aurait pu deviner que t'étais légèrement ronchon mais t'allais pas la laisser seule en pleine terre inconnue quand même? ... Sans parler des trois autres, dont Amaelys. Tu te souciais bien trop de leur sécurité. Un vrai papa poule.

Bref. Après atterrissage, tu saisis tes deux épées avec une certaine classe naturelle et passa devant le petit groupe d'un pas assuré. Oh, t'étais pas rassuré mais ça ne se voyait pas sur ton visage humble. Hors de question de les faire douter de ta confiance en toi. Hors de question qu'ils ne se sentent pas en sécurité alors que tu étais là.

C'est là que tu posas le pied sur cette île nouvelle, toutes armes devant. C'est là que tu frissonnas...Parce qu'il faisait foutrement froid!

©ωeηdιgσ

Une baleine. Voyagé en baleine. Asling n'en avait pas l'habitude, mais la situation l'amusait étrangement ; même si le fait d'être séparé de Eireen et Meallàn une nouvelle fois pour une aventure ne lui plaisait guère. Recruté par la reine d'Okleb, il ne pouvait décemment pas dire non, sa fierté de mercenaire était en jeu ; sa fierté tout court en fait.

La jeune femme donne ses ordres, alors que les yeux d'Asling contemplent l'île sur laquelle ils allaient atterrir. Il n'arrivait pas à parler, comme subjuguer par ce qu'il voyait. Il n'avait jamais vu une île pareille, c'était certain. Le jeune homme ne se sentait pas forcément à son aise avec ce groupe ; pourtant, il allait devoir faire de son mieux, sa réputation était en jeu. L'atterrissage se fait en douceur, il se souviendrait de ce voyage, il n'y avait pas de doute là-dessus. Son bouclier est de sortie, tout comme son épée, il ne pouvait décidément pas laisser un homme, seul, les défendre ; et surtout pas le défendre. Ce n'était absolument pas dans sa nature. Après tout, Asling est loin d'être faible... Hors de questions que la bande pense le contraire.

Le froid lui gèle les articulations, ce n'est pas une température normale. Rester ici trop longtemps serait peut-être dangereux. Pourtant, l'air était lourd, comme s'il était dans un désert aride, ce n'était pas normal, pas naturel. Asling n'était pas habitué au température trop froide, peut-être était-ce... Normal ? La respiration saccadée, il inspecte chaque recoin de son regard méfiant et angoissé ; un terrain inconnu, peut-être hostile, il fallait être prudent et surtout...

▬ Et merde..

Faire attention où ils mettraient leurs pieds.

▬ Un marécage ; en face. Je pense qu'il serait judicieux de faire le tour.

Pourquoi ? Avec ton pouvoir, tu pouvais facilement passer à travers Asling ? Mais non, économiser tes forces, n'oublions pas que le vent n'en fait souvent qu'à sa tête. N'empêche, un marécage dans ce genre d'endroit ? Ce n'est absolument pas logique.

I'm sure it will simply go on melting you away and turn into night the red seems as if it could fall down in drops on my faintly soaked fingertips.

Silence givré.
Ton corps est délabré, tes mains rougies par l'épais manteau de fraîcheur qui sillonnait les environs. Cette chair habituée à la sueur des dunes se pétrifie sous l'acidité de ces vents hivernaux : et lorsque tu recherches réconfort auprès des autres engagés, tu remarques avec désespoir qu'ils endurent le même calvaire que toi. Tu fixes alors avec aigreur les silhouettes rocheuses qui flottent en travers de l'humidité et qui, ayant intemporellement envier les cieux, semblent désormais jouir d'un bonheur qui vous est palpable.

Aah... !
N'était-ce pas formidable, Pinocchio, d'enfin goûter à l'amère frustration d'être livré à soi même, front offert à votre bonne vieille amie la Fortune ? Lorsque vous semblez vous atteler sur l'une d'entre elles plus particulièrement, ta bouche se fend en un crevasse d'émerveillements. Tu croises le menton fièrement dressé de ce qui se présentait comme le sommet de ces terres et ne t'empêchant de marquer ce mont comme l'une de vos destinations prisées, tu compares avec allégresse votre palais royal qui ne pouvait guère défier l'envergure de sa hauteur ! Et quand tu reprêtes enfin attention à sa majesté qui s'exprimait, tu ne peux réprimer une maigre remarque à la réponse de Bilal.

“
On va tous crever.

Quand tout le monde met pied, un shota blond vous alarme qu'il vaudrait mieux détourner une flaque d'eau. Paralysé, mordu par l'air trop friqué, tu peines à aligner deux mots alors que ton corps lui obéit.

“
Quelle poisse.

La vengeance est un plat qui gagne à être mangé froid.

Pleins de monde ♥

Amaelys

On parle toujours du feu de l'enfer, mais personne ne l'a jamais vu. L'enfer, c'est le froid.
Il fait froid. Très froid. Trop froid même. Mais intérieurement, tu bouilles, tu brûles. D'abord, tu te trouves avec la Reine. La Reine oui ... Elle aurait intérêt à faire attention, un incident est si vite arrivé .. Et puis, il y avait Bilal. Et les autres aussi, mais tu préférais concentrer ton attention sur le popotin musclé du gardien plutôt sur les autres.

Après avoir contourné le marais - qui soit dit en passant avait une odeur juste insupportable - la jolie bande continua la route, entrant bientôt sur un petit sentier de terre sèche et ocre. Tu resserres ton manteau immaculé, le froid est de plus en plus présent. Puis, le sentier entre dans une forêt ... morte. Oui ! Morte ! Les arbres sans vies agitant leurs branches dénudées comme criant que le chemin mène vers une mort certaine ... Tant pis, continuons.
Cette île est de plus en plus étrange à vrai dire. Pas seulement ce froid, ces odeurs et ces quelques bruissements inquiétants que tu commences à percevoir. Non, il y a aussi une atmosphère pesante, comme si chacun de vos mouvements étaient épiés par l'île elle même. Une brume fraîche et livide commence à nous entourer, s'accrochant à nous, rendant chaque gestes douloureux, le corps lourd.

Tu as envie de dormir tiens.

Mais soudain, alors que personne ne s'y attend, le sol se dérobe sous vos pieds et vous glissez dans une eau noire et profonde.

NOUVELLE DECOUVERTE

Les branches des arabes craquent au-dessus de nos têtes alors que l’on commence à s’enfoncer dans une forêt pas si rassurante. Le Terelien – comment on les appelle ceux-là – nous alerte de la présence d’un marécage. Une flaque d’eau étendue sur plusieurs mètres, recouverte de diverses choses que j’ai peine à identifier. C’est comme si les quatre saisons c’étaient associées pour décoré le marais ; le gel était recouvert d’une couche de pétales multicolores et de feuilles aux teintes plutôt chaudes. Moi qui n’avais l’habitude de ne voir que des étendues de sable purement jaune à Okleb, j’étais quelque peu émerveillé par ce que nous offrait cette île.

« Les enfants, j’ai comme l’impression qu’une paire d’yeux pas très humains nous observe. » J’ai un énième frisson qui me parcourt, du froid et d’une certaine crainte. « Donc si vous ne voulez pas vous retrouver la tête entre les crocs d’une créature que vous ne voyez que dans les livres, marchons en sil--- » Silence. « MAIS C’EST QUOI CE TRUC ?!! ON VA MOURIR. BILAL A L’AIDE BILAL SAUVE NOUS !!! ASL—BLONDINET DE TERIEL FAIT QUELQUE CHOSE !!!!! » Ah, c’est moche le noir. Surtout les liquides noirs en fait. Je réfléchis un peu dans ce moment de crise et pense, qu’est ce qui est liquide et noir, à part ce truc qui nous engloutie les pieds ?

J’avais mis ma plus belle tenue aujourd’hui, pour qu’elle se face prendre dans un sable mouvant sortit de nulle part, épais et lourd et qui laissait dégager une odeur de rouille.

It's Adventure Time!
Event N.1

Putain. Plus cette aventure absurde avançait et plus tu te demandais pourquoi t'avais quitté le palais de bon coeur pour te retrouver dans ce merdier. Non seulement il faisait glacial, mais en plus l'île s'affichait de plus en plus hostile. C'était clair, t'en avait déjà marre. T'en avait déjà marre, mais tu préférais être là pour garder un oeil sur la reine. C'était pour elle que tu t'étais déplacé. C'était pour sa sécurité. T'avais, bien sûr, un oeil sur les autres aussi. Amaelys. Tu ne savais pas trop si tu devais t'inquiéter de sa sureté ou du fait qu'elle était du genre à sauter à la gorge de n'importe qui. Bref. T'avais tendance à devenir parano. Les odeurs qui flottaient dans l'atmosphère pesante de cette île te donnaient mal au crâne. Tu te sentais épié, observé. C'était étrange et effrayant à la fois. Tu détestais ça. Tes poumons te faisaient souffrir, tes lèvres asséchées par l'air froid se déchiraient comme des feuilles de parchemin et tes mains. Tes mains avaient pris une couleur bleutée plutôt inquiétante.

Il y'avait quand même un point positif à tout ça; T'avais un groupe prévenant et attentif. Un truc qui allait sûrement vous être bien utile au fur et à mesure de cette découverte qui s'avérait devenir assez dangereuse. Alors que tu réfléchissais un peu trop, un bruit t'alerta. Le blondinet avait remarqué un marécage. T'étais perplexe. C'était quoi cette flaque bizarre? Les trucs qui te paraissaient anormales, t'aimais pas ça. Normal. T'étais silencieux, concentré. T'envisageais, dans ta petite tête, diverses solutions pour contourner ce qui semblait être un gros problème. Gros problème qui fut résolu plutôt rapidement.

Plus t'avançais et plus tu te sentais englouti par cet environnement bien trop atypique à ton goût. Plus t'avançais et plus tu sentais qu'un truc allait vous tomber dessus. Tes yeux se baladaient sur chacun des membres présents. Des yeux protecteurs, des yeux paternels. D'abord sur Pinocchio, qui semblait être congelé. Puis sur le blond qui semblait être sur ses gardes. Une attitude qui trouvait grâce à tes yeux. Ensuite sur Amaelys... T'avais bien passé cinq bonnes minutes à regarder ses cheveux d'argent volé au vent avant de t'inquiéter de la reine. Oh, elle allait bien. Cette pipelette n'arrêtait pas de parler. T'allais, d'ailleurs, lui demandais de la fermer poliment. T'avais ouvert la bouche, pris ton air réprobateur... Mais la sensation de tomber soudainement t'avait laissé muet. Merde. Il venait de se passer quoi au juste?

Les pieds englués dans ce qui semblait être des sables mouvants noirs, tu ne pu t'empêcher de pousser un juron sonore qui résonna autour de vous. Génial.-La ferme Shahdee!- T'avais pris ta grosse voix. Celle que tu prenais lorsque la situation devenait compliqué, lorsqu'il fallait calmer une troupe trop nerveuse. Il fallait rester calme, ne pas faire de mouvements brusques, ne pas tenter de se dégager. Réfléchir, c'était la meilleure chose à faire. -Tout le monde va bien?-

©ωeηdιgσ

C'est la merde. Vous êtes dans la merde, c'est clair net et précis Asling. Il regarde autour de lui, inspire à fond alors qu'il tombe soudainement dans cette masse noire, âcre ; tellement dégueulasse. L'odeur lui fait tourner la tête, lui donne envie de gerber, ce n'est pas la première fois pourtant que le jeune blond se retrouve dans un marécage, mais celui-là était différent. Cette couleur sombre, la brume qui les entouraient et qui l'empêchait clairement de voir plus loin que le bout de son nez, pas plus loin que la portée que lui offrait son bras. La voix de la reine l'avait rendu un peu sourd, juste un peu ; quel cri strident, mon dieu, ce n'était pas humain.

Son épée s'enfonce un peu dans cette masse noir atroce, les arbres ressemblaient à des saules pleureurs totalement dégarnis qui leur offrait de quoi s'extirper, si seulement les branches étaient un peu plus rapprochés, ça aurait été parfait. Le vent... C'est ton pouvoir Asling, sers-t'en ! Le garde de la reine élève la voix, demandant si ça allait... « Hum, clairement mec, on est dans un putain de marécage, une vase noire dégueulasse jusqu'aux hanches, mais ouais, ça va, tout baigne. » C'est ce que tu aurais voulu lâcher Asling, mais tu ne l'avais pas fait. Pas qu'il avait peur de se faire cogner ou quoi, non. L'heure n'était pas à la rigolade ou aux engueulades. Il fallait sortir de là, coûte que coûte. Il hoche la tête positivement, lâcha un petit « je suis indemne » avant de tenter de bouger une jambe.

Des sables mouvants, c'était semblable à des sables mouvants, plus il tentait de sortir, plus il s'enfonçait... C'est la merde, c'est clairement la merde. Que faire ? User de son don qui pourrait très bien se retourner contre lui ? Pourquoi pas... Asling n'avait rien à perdre, à part se faire déchiqueter par des lames de vents ou emporter super loin, mais à part ça... Il lève un peu le bras en direction des branches, prie, prie pour que le vent lui vienne en aide, comme il l'avait fait de nombreuses fois lors de ces aventures... Il y croit, il y croit à fond. Les branches se balancent, avancent et reculent, elle se rapproche de chacun des membres du groupe. Il tire, tire de toutes ses forces avant d'entendre un bruit, un bruit étrange qui venait clairement d'en bas, de sous cette masse noir infâme. Putain de merde, putain de merde, pourquoi la vie ? Pourquoi la mort ? Pourquoi cette situation de merde ? Les yeux bleus du jeune homme s'écarquillent, son teint se fait pâle... « Oh merde. »

▬ Euh... Attendez... Pourquoi y'a des crocs qui sortent là... ?

Vous êtes clairement dans la merde Asling. S'extirper de cette masse, vite, plus vite...

▬ Vous attardez surtout pas ! Sortez vous de cette merde, genre VITE !

I'm sure it will simply go on melting you away and turn into night the red seems as if it could fall down in drops on my faintly soaked fingertips.

T'aimais pas ça généralement, la chaleur. Mais passé plusieurs années en terres arides, ça avait fini par te charmer. Alors en dépit de l'exaltation, tu aigrissais ce climat tropical. Tantôt glacial, tantôt humide, il était lunatique et se mouvait tel un être vivant, semblant vous traquer. Des branches écroulaient leurs oranges feuilles ; celles-ci se calcinèrent en cendre avant d'atteindre sol. Les arbres épais, immenses, l'herbes hautes, les fourmis démesurées et ces têtards qui flottaient dans les airs te donnaient l'impression qu'ici, un être immortel défiait la gravité. Ce qui était des plus étranges, c'est qu'au dessus de vos têtes, tu percevais à travers le voile lactée l'abondance du soleil qui devait pourtant griller toute cette végétation. Mais non. À votre misérable hauteur, le monde s'engouffrait dans la cécité.

Malgré ça, tout allait si bien.

Jusqu'à que le sol se dérobe. Que tu trébuches.
Que chancelant, tu te noies dans la même merde qu'eux.

Tu avais compris, Pinocchio, qu'on souhaitait vous dévorer. Qu'une désopilante gueule vous narguait & que bétail idiot, vous nagiez dans son piège. En cet instant, ce fut l'apocalypse. On te tempêtait de survivre. Alors, avec cet égoïsme, tu t'agrippais aux branches offertes. Hissais. Te butais les ongles pour t'extirper. Sauvé grâce à ta carcasse salement maigre. Griffé dans la chair par l'une de ses canines. Désormais accroché aux racines éventrées sous terre, tu frémis, dégoulinant de sueurs. Tu observes autour de vous. L'oeil transcendant du diable se dévoile et tu n'as pas tout de suite compris.

Le voilà, votre stalker.
Un putain de dragon.

Pourtant, tu ne craignais point.
Tu fixes vos probables issues, regardant la progression de tes aînés. Et sans heur, ta voix s'éructe. Un second. Il y avait un second. Juste là aussi, derrière vous. Impossible de rejoindre les rivages. Putain. Bilal et Amaelys n'allaient pas dans le bon sens, votre troupeau fut si aisément désagrégé. Colère. Frustration. Tant pis pour eux ? Sans crier gare, ton corps se meut avec hâte. Tu agrippes le bras de la reine, qui même chiante, devait par dessus tout vivre. Tu hurles, à travers l'hostilité des arbres à te laisser passer ;

“
Y'a une montagne à des kilomètres à l'est ! RENDEZ-VOUS LÀ BAS

La vengeance est un plat qui gagne à être mangé froid.

Pleins de monde ♥

Amaelys

Courir.
Tu as toujours aimé courir. C'était quelque chose que tu pouvais faire par toi-même, et sous ton propre pouvoir. Tu peux aller dans n'importe quelle direction, à la vitesse que tu souhaites, en luttant contre le vent si tu en as envie et à la recherche de nouveaux paysages uniquement sur la force de tes pieds et le courage de tes poumons.
Mais là, c'était différent - trop même. Courir ne devenait plus juste un loisir, une partie de plaisir, elle devenait obligatoire pour ta propre survie. Ta course était grossière ; tes pieds se coinçaient dans les racines qui jonchaient le sol, les branches des arbres t'ouvraient la peau, et tes vêtements alourdis - la petite baignade d'avant vous vous rappelez ? - rendaient tes mouvements plus confus.

Et puis aussi, il y avait ce perpétuel vrombissement derrière toi. Et ça avait tout l'air sauf humain ... Le sol tremblait, tandis que la terre semblait vociférer à chaque fois que le dragon posait une de ces incommensurables pattes à notre poursuite. Il avançait de plus en plus vite, et se rapprochait de plus en plus près de vous que tu pouvais carrément sentir son haleine parfumée sur ta nuque.

Tu crus défaillir.

Soudain, tu vois un croisement. Tu demandes un dernier effort à tes jambes, et accélères le plus que tu peux. Prenant la main de Bilal au passage, tu te lances à pleine vitesse – tel un boulet de canon – vers le croisement. Cependant, le dragon semble arrêter sa course comme le laisse entendre le silence, seulement perturber par nos respirations effrénées. Mais tu n'y prête aucune attention, tu continues ta ruée pour sauver ta peau.

Tu compris trop tard. Bien trop tard. Tu plantas net sur tes pieds, mais le sol n'était plus pareil – tu avais été trop concentré dans ta course pour t'en apercevoir - , il était glissant, boueux, comme s'il avait plu quelques minutes auparavant. Tu dérapes et tombe. Tombe dans le précipice que tu n'avais pas vu.

Idiote.

Jetant un coup d’œil en bas, tu sentis la peur te nouer le ventre. Putain ... Un ... Deux ... Trois ... Il devait bien avoir une dizaine d'autres dragons comme celui qui vous avez poursuivis en bas. Si tu lâchais, tu finirais en hachis-parmentier. Heureusement, Bilal avait évité la chute. Il y avait juste toi, suspendue comme un sac de patate, tenant du bout des doigts sur le bord de la falaise. Ou peut-être malheureusement, car vote cher dragon venait de débouler et vous regardez tout deux avec son œil affreusement immonde. Tiens d'ailleurs, ou étaient les autres ? Tu étais pourtant sûre de les avoir suivis ... Tu étais seule avec Bilal ?
Ce n'était pas vraiment le moment d'avoir ce genre de pensée, tu étais juste suspendue au dessus d'une marée de dragons qui te regardait, espérant être le chanceux qui t'attraperait si tu tombais.

C'était peut-être le moment d'utiliser ton pouvoir – car si tu ne voulais pas mourir, c'était bien le seul moyen.
Fermant tes yeux, après avoir regarder une dernière fois la mer des monstres, tu concentres ton esprit vers tes bras. Chaque fois que tu utilises ton don, c'est toujours la même sensation douloureuse et douce à la fois. Tu sens ta peau qui se déchire, ton sang qui s'agite dans tes veines et qui se rue hors de ta plaie, et qui déchire, tue, tue, tue. La douleur t'apporte un peu de plaisir au fond.

L'avantage de pouvoir manipuler le sang, c'est que l'on peut faire n'importe quoi de lui . Le durcir, le chauffer, le sécher ou même créer la moindre forme bizarroïde qui traverse ton esprit. Et puis, comme tu ne voulais pas paraître faible, et que ton retour se devait d'être classe, tu imaginas des ailes. L'instant d’après, elle jaillissait dans ton dos – bien évidemment déchirant ta peau et tes vêtements – et toi tu lâchais prise. Mais au lieu de tomber dans la gueule du loup – et en l’occurrence dans la gueule des dragons – tes ailes d'un rouge sang durci te portèrent en haut de la falaise.
Une fois en l'air, ton sang retomba sur le sol, et empoignant avec rapidité ton arme jusqu'alors inutilisé tu tranchais net une large coupure à ton bras, avant de jeter ton sang – préalablement chauffé et donc brûlant – dans les yeux du dragon. Ça y est ! Il était aveuglé !

- Bilal ! Achève le !

Oui, tu lui donnais des ordres. Mais tu n'avais pas envie d'y laisser ta peau. Et puis, il fallait aussi rejoindre les autres, pour finir cette maudite expédition et rentrer en lieu sûr. Même si rester seul à seul avec Bilal n'était pas si désagréable ...

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