Âge : trente-deux ans Orientation sexuelle : hétérosexuelle Alter ego : henri l'hermine Messages : 37 Date d'inscription : 25/01/2015
chasing the stone (ft. Klaus) fut rédigé Sam 14 Fév - 21:46
Quelques part dans les limbes
Klaus feat. Siuan
« longtemps, je me suis demandée comment les choses auraient été si j'avais renoncé à te suivre, si j'avais accepté l'avenir que l'on m'offrait. Je ne suis pas nostalgique de ces moments où la nécessité de faire des choix devient pressente, mais je dois avouer que je suis curieuse de savoir qu'elle aurait été ma vie si je ne t'avais pas rencontré. »
La matinée n’avait pas encore commencé. De là où elle se trouvait elle pouvait admirer les reflets de la lune sur les toits des maisons, qui s’étendaient à perte de vue. Le fond de l’air était doux, mais elle avait froid, pas que ce soit une douillette ma foi, mais elle n’était plus habituée aux vêtements de civils et n’avait pas repris son coupe-vent lorsqu’elle était sortie prendre l’air. La pierre la séparait du vide, sa main s’épanouissait dans les aspérités glacées du roc, comme si elle cherchait à l’user. Pas la moindre idée de l’heure qu’il pouvait être, un goût amer sur le bout de la langue, un début de rhume dans le fond de la gorge.
Plus loin, les autres continuaient à festoyer joyeusement, l’œil brillant du faste de la soirée, les langues déliées par les plaisirs du vin. Siuan –puisque c’était bien elle- baissa les yeux sur ses doigts. Un gros grenat taillé à l’ancienne mode brillait à son annulaire et dardait des lueurs infernales sur sa peau blanche. Un petit sourire moqueur s’épanouit sur son visage : c’était drôle tout en ne l’étant pas. Drôle parce que ce genre de mise en scène ne lui ressemblait pas, elle s’imaginait en mission, la boue aux genoux, portant de telles parures. Malheureux parce qu’elle avait la sensation d’être achetée pour embellir le paysage, et qu’elle ne voulait plus penser au bienfaiteur qui lui avait fait don de tout cela.
Elle dégagea les cheveux de sa nuque, une odeur familière vint lui piquer les narines. Un coup d’œil à l’obscurité qui l’enveloppait, personne. Impossible de mettre un nom là-dessus. Elle n’avait pas un odorat fameusement aiguisé, mais elle ne manquait jamais le parfum des réminiscences. Siuan retourna à sa posture initale, en songeant aux années qui avaient précédé son engagement envers Solorin. Pensive et fermée, elle ne prit plus garde à ce qui pouvait se tapir non loin de là. En avait-elle vraiment besoin ? Après tout, elle n’était pas devenue une machine de guerre pour le seul bénéfice des autres…
Âge : 36 ans Alter ego : Rouge-gorge nommé Rouge. Messages : 101 Date d'inscription : 25/01/2015
Re: chasing the stone (ft. Klaus) fut rédigé Sam 14 Fév - 23:21
Klaus descendait les escaliers de l'îlot sacré, une longue cape à capuche sur lui, quand le jour était à peine levé. Il faisait froid, dehors, mais le conseiller de Solorin ne semblait pas s'en soucier plus que cela. Son corps était caché par son long manteau, seule sa tête ressortait, blanche et lumineuse par sa peau et ses cheveux. Klaus ressemblait à un ange, tout du moins quand il était petit. On le surnommait comme ça, petit ange, pour le taquiner. Aujourd'hui il a bien grandit. C'est devenu un grand homme, amoureux de son travail, et voyageant sans arrêt. Il avait réussi à partir pour quatre jours loin de Teriel. Et ce matin là, il se dirigeait en direction du sud, vers le port. Il était partit plus tôt que prévu pour pouvoir se balader dans la citée, qu'il ne voyait jamais entre ses voyages et ses journées entières enfermé dans son bureau, au château de Solorin. Le soleil ne pointait pas encore à l'horizon quand ses pieds l'amenèrent au centre de la capitale. La Grande Place n'est pas très loin, et c'est là que Klaus s'arrêta un instant pour s'y poser et écrire dans son journal. Beaucoup de choses l'ennuyait ces derniers temps. Aujourd'hui il partait en direction du village d'Amrit, au nord est d'Okleb. Un trou paumé où il ne se passe rien, en apparence. Ici, à Teriel, il se passe toujours beaucoup de choses. Mais Klaus n'y a jamais été intéressé plus que cela. Il n'aime pas trop être entouré, au fond de lui ça a quelque chose de stressant. Peut être a t-il était trop exposé au calme et à a solitude durant ses longues années de recherche dans son bureau, et ses longs voyages dans les plus grands vides des continents. Voir tout ces hommes dans leur forme, ou peut être pas, cela le dérangeaient. Étrangement. Mais tout en les observant il vit une jeune femme, de dos, et seule. Klaus avait l'impression de la connaitre. Cette allure, cette forme du dos, ces longs cheveux blonds, et cette bague à l'annulaire. De par la lueur de la lune, quand la femme tourna légèrement les yeux dans sa direction, Klaus la reconnu enfin : Siuan Heryë. Le genre de femme a te rappeler ton enfance, parce qu'elle la vécue avec lui. Ils étaient à la même école, quasiment le même quartier, et même le même lit durant une courte période. Un premier amour raté qui s'est transformé en une amitié, quelque peu brisée. Vous êtes restés proches malgré tout, et malgré le fait qu'en grandissant vos vies ont prit un chemin différent. Pour se rejoindre quand Solorin les a nommé pour le protéger. Elle par la force, Klaus par les mots. Depuis cet instant vous vous êtes revus, de temps en temps, puis vous vous êtes perdus à nouveau. Une relation de travail, tout simplement. Et puis, tu es resté sur cet amour raté. Cette femme qui s'est marié à un moment, et qui a perdu son amour. Une femme seule, voilà à quoi elle ressemblait en cet instant. Assise là, le dos tourné au monde. Klaus rangea son carnet et se leva lentement de son banc. Il savait au fond de lui qu'elle l'avait sentit. Si il partait maintenant, sans lui adresser deux trois mots, elle ne l'apprécierait pas. Et puis, quelque chose au fond de lui lui donner envie d'aller la voir, là, maintenant et de lui parler. S'avançant, lentement, il remit en place la capuche de sa cape et se posa à côté d'elle. « Bonjour Siuan. Comment vas-tu ? » Que dire de plus ? Plusieurs jours qu'ils ne s'étaient pas vus et plusieurs mois qu'ils ne s'étaient pas parlés pour de vrais, sans rapide mots, sans ordres à se donner. Des petits pantins, au final. Plus de véritable amitié comme il y avait autrefois. Klaus lui voulait poser tant de question : Comment va t-elle, que fait-elle a cette heure-ci ici, comment ça se passe le boulot, pas de danger, voyages-tu souvent, quelle est ta boisson préférée j'ai oublié, etc. Non, Klaus restait là, main derrière le dos, à regarder dans le vague sans oser même poser son regard vers ce visage de femme qu'il a longtemps aimé.
Siuan Heryë
Âge : trente-deux ans Orientation sexuelle : hétérosexuelle Alter ego : henri l'hermine Messages : 37 Date d'inscription : 25/01/2015
Re: chasing the stone (ft. Klaus) fut rédigé Sam 21 Fév - 22:38
« If you should go skating On the thin ice of modern life Dragging behind you the silent reproach Of a million tear-stained eyes»
Elle ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire. Alors c’était cela le parfum des réminiscences ? Il n’était pas nécessaire qu’elle le regarde, elle savait pertinemment quels chemins empruntaient les traits de Klaus Glaive. Peut-être l’âge et la maturité voudraient-ils la faire mentir, déjouer ses souvenirs ? Sans qu’elle s’en rende compte sa main couvrit le grenat ridiculement gros qu’elle portait. Pourquoi ? Son inconscient seul pouvait le dire. Elle inclina la tête et mentit « tout va pour le mieux », et son regard traître se porta sur Klaus. Une partie de son visage était dissimulée dans l’obscurité, mais tout était là : ces mèches d’argents qui brillaient doucement le long de ses tempes, cet air résolument déterminé qui fixait une horizon à laquelle elle n’avait pas accès et formait un petit pli entre ses sourcils, ces marques aux coins des yeux, tout autant de traces d’anciens sourires. La bouche, toujours égale à elle-même, lui évoquait bien des souvenirs ; elle s’attendait presque à la voir s’animer d'un coup d'un seul, exorcisant les années passées, les mâchoires crispées, assuraient pourtant le contraire.
Il y avait eu un temps où tout n’était pas aussi compliqué, elle s’en rappelait encore. Ils étaient deux enfants pas encore bien dégrossis, sans aucun sens des responsabilités qui couraient Teriel avec pour seule conscience morale celle qu’on leur avait inculquée par la force. Siuan se souvenait de ce Klaus là, et de son sourire malicieux, toujours prêt à repousser les limites. Ça… un vrai petit ange. Et lorsque l’on avait découvert jusqu’à quelles extrémités ils avaient poussé leurs manigances, tout avait pris fin. Subitement, plus rien. Elle continuait à le regarder de ce drôle d’air, hésitant entre le professionnalisme distant avec lequel ils traitaient dès qu’ils se croisaient et la mine complice et sereine qu’elle ne lui avait plus accordé depuis bien longtemps. Lui en revanche, semblait faire bien peu de cas de sa personne. Ses regards se perdaient dans le lointain, ses mains croisées derrière son dos, tout ce qu’il y avait de plus officiel. Elle guettait le moindre tic, mouvement spasmodique qui pouvait trahir de la nervosité. De quoi apaiser ses craintes de vieille amante.
Elle s’accouda contre la pierre, se pencha un peu en avant. « et toi Klaus comment vas-tu ? » Lentement, la nuit s’éclaircissait. Pas dans une superbe explosion flamboyante de couleurs, non, plutôt comme aux prémices de la naissance d’un jour timide, gâché par des nuages indécis qui masquaient toute source de lumière. Elle jeta un coup d’œil à sa cape, ça, il avait toujours été plus grand qu’elle, mais maintenant elle ne pouvait même plus prétendre le rattraper en se mettant sur la pointe des pieds. Le silence était serein, il ne s’imposait pas, il avait le bon goût d’être plus significatif que tout autre parole. Siuan ne pensait plus du tout aux festivités auxquelles elle avait échappé, cela s’était produit il y avait des jours, durant tout ce temps elle s’était abîmée dans la contemplation de Teriel.
« est-ce que tu vas quelque part ? » lui demanda t-elle finalement. Quelle drôle de questions.