Xanthe est méchant. Haineux, hypocrite, sournois, vulgaire, isolant, effronté,  malhonnête, grossier, irrespectueux, impertinent, sardonique,  désagréable, ennuyeux, fâcheux, pénible, intolérant, odieux, irritant, injurieux, brut, hautain, fier, orgueilleux, méprisant, et un dictionnaire ne suffirait même pas pour définir son impolitesse et sa mauvaise foi. Xanthe déteste tout. Absolument tout. C’est un gamin rébarbatif qui ronchonne sans cesse, autant sur les innocents que les plus miséreux. « Non, c’est moche. Comme toi. » « Me touche pas, je vais attraper une saloperie. » « Aah, éloignes toi, tu empestes mon air. » Et il est fourbe, le charlatan. Il est mauvais, il est traître ! Le temps d’annoncer une bonne fortune il a déjà volé deux bijoux. Artificiel au comble, on pourrait bien se dire que « c’est difficile de connaître ses motivations… », mais non, tout ce qu’il répète à longueur de journée c’est que bientôt,

c’est lui qui serait le plus grand, le plus fort, le « roi », que la monarchie c’était son domaine, que l’anarchie c’était sa passion. Alors souvent, on répond « Que veux-tu faire, t’as vu comment t’es petit ! », et là, c’est la folie, il hurle s’écrie court s’enfuit se perd et on l’oublie quelque temps avant de le revoir l’air de rien s’autoproclamer nouveau Dieu. Le temps d’être oublié, même cinq secondes, Xanthe avait déjà analysé les faits. Oui, il est petit. Oui, il est tout faible, rachitique, il lui manque la vue d’un côté, il est incapable de faire preuve de force ou d’autorité, il est jeune, jeune et diablotin. « Mais je suis fourbe. Je suis fourbe, et ça, ils l’oubli. » Tout autant qu’on oubli tous que Xanthe, au final, ne parle jamais de lui.