Elle le sait qu'ils parlent d'elle, elle sent leurs regards mordre sa nuque ; elle sait aussi de quoi ils parlent, de quoi ils l'accusent. Ce n'est pas un secret après tout : la mort de Nazir. Il n'a pas fallu longtemps pour que les rumeurs aillent bon train, pour qu'on raconte au coin d'une ruelle qu'elle l'a empoisonné. Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle ne cherche même pas à leur faire changer d'avis, non. Au lieu de ça, Amshet se contente juste de faire la sourde oreille et de hausser les épaules, ignorant leurs propos dégoulinant de mensonges. Parce qu'elle sait qu'ils ont tort.

On comprend alors pourquoi elle préfère la tranquillité de son repaire. A l'abri des murs ocres et des tentures chamarrées, pas de commérages idiots ; juste l'odeur du jasmin et des épices ; le parfum des huiles de son dernier bain et les dernières effluves des bougies. Nonchalamment calée sur les moelleux coussins de son boudoir, elle est la femme qu'on nomme sorcière, celle aux yeux couleur de charbon, à la peau mate et à la lourde crinière corbeau. Celle à la voix chaude et langoureuse, celle aux vêtements sombres et vaporeux, à la multitude de bijoux dorés.
Et les lieux sont à son image. Peu éclairés, certes, mais décorés de tentures colorées et de meubles finement sculptés, de cabinets renfermant milles épices et poudres, extraits de plantes et huiles nécessaires à ses préparation. L'antre de la sorcière, à la fois sa boutique et sa résidence, est un endroit plein de secret, aussi envoûtant que sa propriétaire.

Il manque pourtant quelque chose ici. Des rires et des pas pressés, le sourire d'un enfant et des contes une fois l'heure du coucher venu. Et ça fait mal, si mal de savoir que cela n'arrivera jamais ; privée de l'une des choses qu'elle souhaitait le plus, certains disent qu'elle s'est aigrie, et que c'est pour cela qu'elle a fini par se débarrasser de son époux. Après tout, leur mariage n'avait jamais été fait de romantisme et de tendresse ; il était toujours absent, et leur froideur l'un envers l'autre n'était compensée que par leur passion une fois les rideaux tirés et les draps défaits. S'ils savaient.


•• ombrageuse ; nonchalante ; facilement ennuyée ; caractérielle ; menteuse lorsque nécessaire ; égoïste ; sans pitié ; peu pudique ; déteste avoir à se confier ; hait les surprises ; n'aime pas faire des manières ; n'est pas du genre à s'encombrer de trop de politesse ; rude.

•• intelligente ; maternelle ; respectueuse quoi qu'un peu brusque ; sait tenir parole ; cultivée ; élégante ; séductrice ; attentionnée en de rares occasions ; fière ; vive d'esprit et de parole.

•• un mètre huitante-et-un ; septante-six kilogrammes ; peau mate ; quelques grains de beautés, notamment sous l’œil gauche ; tâches de rousseur très discrètes dispersées sur le haut des épaules et la nuque ; chevelure noire très fournie et ondulée, souvent parfumée ; prunelles anthracite ; plutôt très généreusement gâtée par mère nature ; aime les vêtements plutôt fins et peu moulants, les tissus raffinés et les coupes la mettant en valeur ; porte toujours des bijoux, même dans son bain ; son parfum favori est à l'extrait de roses.